Nous quittons ce matin Pushkar, pour rejoindre Jodhpur à 250 km de là, le trajet nous prendra 4h.
Pushkar a présenté pour nous peu d'intérêt, c'était juste un point d'étape pour couper le trajet. Le lac y est plutôt paisible mais très mal entrenu ce qui lui fait perdre une grande partie de son charme. L'eau y est croupie, et les Ghats qui l'entourent sont remplis de fiantes de pigeons, que les indiens ne cessent de nourrir, allez savoir, pourquoi.
Pas très réjouissant pour la ville au lac sacré. Cette petite ville nichée au milieu des collines est un centre de pèlerinage, car elle a en son sein le seul temple de Bhrama au monde. Bhrama étant l'un des 3 dieux les plus vénérés dans la religion hindouiste après Shiva et Ganesh. La légende dit que Bhrama aurait fait jaillir cette ville après y avoir laissé tomber une fleur de lotus.
Les routes entre les deux villes sont correctes malgré de nombreux travaux de construction et un trafic de camions très dense qui font que l’on n’excède pas les 80 km/Heure. Notre chauffeur conduit bien, ce qui évite une grosse part de stress. Il ne slalome pas comme certains, et ne klaxonne pas sans cesse. Il nous explique que c’est sa compagnie qui lui demande de se tenir ainsi lorsqu’il transporte des français.
Lorsque nous arrivons à destination nous décidons de visiter les 3 points d’intérêts le même jour afin de se reposer le jour suivant et de pouvoir faire ce que nous souhaitons, au rythme voulu.
Nous commençons par visiter le fort Mehrangarh. Une forteresse impressionnante qui surplombe la ville bleue. Érigée à la verticale d’un pic rocheux elle s’élève à plus de 120 m au-dessus des toits de la 2ème plus grande ville du Rajasthan: Jodpur. Pour nous c’est sans doute le plus grand et le plus beau fort du Rajasthan. Ses remparts qui l’entourent mesure jusqu’à 36 m de haut. Nous comprenons aisément que la forteresse était infranchissable à l’époque. Le fort a été directement taillé dans la pierre ce qui donne l’impression qu'elle et lui ne font qu’un. Grace à l’audio guide nous en apprenons beaucoup sur le lieu, et sur ses légendes. On y trouve: les anciennes empreintes de boulets de canons lorsque le fort était assiégé
-Des portes en fer, agrémentées de pointes, pour protéger l’entrée du fort, des éléphants ennemis
-Des empreintes de mains rouges, des veuves des Maradjahs qui devaient s’immoler, par déshonneur, lorsque leur mari perdait la guerre.
Le panorama des remparts est superbe. Il est agréable de quitter le tumulte de la ville quelques instants pour se promener sans timing.
Nous poursuivons par la visite du Jaswant Thada, petit mémorial de marbre situé juste à côté du fort. Cet édifice historique sans prétention permet de poursuivre notre promenade loin de l’agitation de Jodhpur. Et j’avoue qu’après 11 jours en Inde cela me fait un bien fou de marcher dans la nature. Comme je le disais déjà précédemment dans un autre article, l’agitation Indienne est parfois difficile à gérer. Il y a peu d’espaces de repos et de nature dans le Rhadjastan. Il est difficile, voir impossible, de trouver un petit coin d’herbe pour se poser et bouquiner ou rêvasser. Je pense que c’est le côté négatif du voyage car la nature et le calme tiennent une place importante dans notre quotidien. Je savais que ce voyage serait éprouvant. Mais je n’imaginais pas que cela serait à ce niveau. Même enfermé à double tour dans notre hôtel nous entendons en continu, jour et nuit, les klaxons, les tambours des mariages, et les chiens errants aboyés.
Nous continuons notre exploration des alentours de Jodhpur, au Jardin Mandore, ou sont érigés de superbes cénotaphes en l’honneur des anciens Maharajas de Johpur. Le lieu est très calme, les indiens y viennent en famille, des hommes sont regroupés en cercle et semble avoir une discussion animée, nous les imaginons prendre des décisions pour la communauté, les singes qui y ont élu domicile font le spectacle en vivant comme si nous n’étions pas là. C’est un endroit où il fait bon se prélasser.
Le soir nous finissons notre journée sur un roof top qui offre une vue imprenable sur le fort. Le diner est simple et bon, les jeunes serveurs sont agréables et curieux de parler avec nous. Une fois de plus nous constatons la gentillesse du peuple indien, qui au-delà de vous offrir un service, partage avec nous un vrai moment de vie.
Notre hôtel est situé juste en face d'un puit à escalier nommé " step well". Celui ci est beaucoup plus petit et cette fois ci il est possible d'y empreinter les marches. De notre fenêtre nous pouvons observer les locaux qui discutent sur les marches, se prennent en photo ou viennent se baigner.
Le lendemain matin, nous partons découvrir la ville bleue à pied de l’hôtel. Traditionnellement le bleu désigne la demeure d’un Brahmane. Depuis la couleur a été adopté par tous les habitants de la ville pour en repousser les insectes. Il n’est pas simple de se repérer dans les ruelles. Un serveur nous dit que lui-même s'y perd encore. Nous marchons 10 km dans la poussière, la chaleur et le bruit. Nous nous perdons et arrivons dans des recoins de la ville ou seuls les habitants vont. Les chiens qui dorment au soleil se réveillent en sursaut part notre présence et se mettent à nous aboyer dessus par peur. Certains sortent même les crocs. Les indiens interviennent pour nous aider et les chasser. Je sens la fatigue prendre le dessus et me décourager. Nous décidons de rebrousser chemin pour nous poser pour le déjeuner.
En Inde les moments de découragements sont nombreux, mais brefs. Après un peu de repos nous trouvons de nouveau l’énergie pour se replonger dans la vie agitée indienne et allons visiter le local Bazar. Nous y achetons de l’Henné pour pouvoir orner les mains et les pieds de Juju. Nous savons qu’elle va adorer l’idée. Pour la petite info, j’ai cédé, à la proposition d’une dame dans la rue qui voulait me faire de l’Henné. Et c’est comment dire ??? raté !!! ;)