Si votre première immersion dans Bali est à Ubud, vous allez vous demander très rapidement si votre destination est un bon choix.
En première intention j'ai juste eu l'impression que je me trouvais dans la main street de disneyland.
Mon regard cherche de gauche à droite de quoi me rattacher à l'identité du pays, la culture. Où sont les habitants aux teints mats, et aux habits colorés ???
Je ne croise que des bagpackers ou des retraités ! Et des kilos de magasins souvenirs au centimètre carré.
Waouh, qui peut aimer cet endroit ??
Pourquoi est- il si réputé ?
J'ai loupé quelque chose ?
Après quelques minutes de ballade, je suis interpellée de toute part : " vous voulez un tee shirt ? ", " un sarong ? ", " massage ? "," 1 euros ", " petit prix pour toi ", " un taxi ?"

Un taxi ? Oui, pour fuire loin de ce lieu !!!!

Bon gardons notre calme, dans notre taxi partagé, nous amenant de Nusa Penida, l'américaine avec qui nous avons voyagé m'a précisé que c'était sa plus belle destination à Bali. On va bien y trouver de quoi nous charmer.

Nous commençons par visiter quelques Homestay pour trouver un petit hôtel tranquille afin de visiter la région. Notre sort nous emmène au Merthayasa bungalow 2, un petit hôtel très sympa tenu par une famille adorable. Les chambres sont très propres, la piscine impeccable et à deux pas de toutes les commodités. On pose donc nos bagages ici, sans regret.

Les premiers jours sont vites vus car je suis frappée par ce qu'il appelle ici la " Bali Bali ". J'ai du manger ou boire quelque chose qu'il ne fallait pas. Plus qu'à patienter...
Lorsque je sors de ma léthargie, nous partons à la visite de la ville.

Le constat est clair ici on dépense de l'argent, en petits plaisirs occidentaux: Massages, cours de yoga, cours d'art, cours de cuisine, bons restaurants, shopping !
Non pas que je renie tous ces petits plaisirs mais c'est pas l'idée que je m'en faisais. Le constat est là, Bali est très touristique et il faut rapidement se faire à l'idée et ne pas rester sur cette déception.

Un centre ville fait de désillusion

Nous partons à la découverte de la ville. L'ambiance y est festive, détendue. Les nombreux cafés et restaurants donnent envie de s'y détendre et de s'y poser sur un coussin au sol dans une atmosphère tamisée.

Quelques mètres plus loin, quelques singes se trouvant sur la route nous indiquent que nous sommes arrivés à la fameuse Monkey Forest. Cette réserve naturelle située en plein cœur de la ville abrite 600 macaques. Dans ce sanctuaire au milieu des temples vous pouvez observer les singes vivants en totale liberté. Tellement libre qu'ils s'octroient tous les droits. Vous êtes chez eux et il ne faut pas l'oublier. Alors on commence par ranger toutes nos affaires, lunettes, nourriture, portables, casquettes et on avance pour une jolie ballade au milieu de la forêt. Les macaques sont des vrais voleurs. Tout y passe, ne laisser rien traîner, car c'est eux qui auront le dernier mot !
Les enfants ont adoré les observer dans leurs états naturels. Nous croisons une maman qui allaite son bébé, une autre qui lui enlève les puces minutieusement pendant que les singes dominants défendent leurs territoires en se battant.
Je les ai trouvé un brin agressif par moment, n'hésitant pas à montrer les dents. Il faut donc rester sur nos gardes ! Ne surtout pas vouloir les toucher, ou bien les approcher de trop près pour une photo. C'est eux qui doivent décider s'ils entrent en contact avec vous.
Une expérience étonnante donc.

Nous continuons de monter la Monkey forest road en direction du palais royal. En effet Ubud est une ville qui possède sa propre famille royale, car même si Bali fait partie de l'Indonésie, elle a préservé ses traditions. Quand nous avons lu dans le Lonley Planet que cette ville possédait un palais, nous nous sommes imaginés quelque chose de grandiose ou d'immense et la réalité nous a franchement déçu. C'est tout petit, et franchement pas exceptionnel, nous avons même cru nous être trompés de lieu. Il y a des temples plus impressionnants dans Ubud.

La seule raison pour allez visiter le palais est de s'y rendre le soir pour voir un spectacle de danse traditionnelle à 19H30. Le prix est de 85000 roupies soit 5,5 euros/personne. Ce spectacle est inspiré directement des cérémonies et des personnages de la mythologie hindo-balinaise. Le choix est vaste car plus d'une douzaine de spectacles se produisent quotidiennement.

Nous avons choisi une petite salle non loin du palais royal et là encore nous avons eu une légère déconvenue devant la médiocrité du spectacle. Il n'y avait pas beaucoup de danseurs et la musique traditionnelle est seulement composée de percussions, ce qui la rend assez monotone au bout d'une heure. Côme est sorti en disant que c'était Kitch... Je vous laisse interpréter ses propos comme vous voulez.

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les alentours d'Ubud entre temples et rices terrasses

Le lendemain nous partons avec l'aide d'un guide aux alentours d'Ubud. Une voiture avec chauffeur, reste le meilleur moyen de voyager sur Bali car les distances peuvent vite être longues, et les routes très défoncées. Nous négocions pour 370 000 roupies un chauffeur pour la journée.

Même en nous éloignant du centre ville, nous constatons encore que la campagne ne nous apportera pas plus de tranquillité. Le moindre coin visité est envahi de touristes. A cela s'ajoute le début des vacances scolaires ici, donc les locaux sont aussi de la partie. Même si je préfère largement leur compagnie... Je propose en blaguant d'ailleurs au guide d'aller visiter le coin de nuit!

  • Les Rices teraces :
    Notre première halte se fait aux "rices teraces". Je crois que se sont les plus belles terrasses de riz que j'ai pu croisé depuis le début de notre séjour. Nous prenons le temps de nous y promener et d'y faire quelques photos. Le chemin est escarpé. Nos chaussures s'enlisent et les enfants peinent à avancer. Mais la vue est superbe. En revanche, il y a toujours un mais à Bali, il faut faire avec... Je me trouve une fois de plus déçue de devoir sortir mon porte monnaie à chaque occasion. Une femme que nous croisons qui frappe le riz pour en faire tomber les grains propose spontanément à Côme d'essayer sa labeur. Côme accepte avec joie. Et à peine le geste finit elle se tourne vers moi et me dit " monnaie". Quelle déception d'utiliser la naïveté d'un enfant pour soustraire de l'argent à ses parents. Je n'ai pas rencontré de tels gestes en Thaïlande ou au Laos. C'est décevant que même nos enfants ne puissent échanger ou partager sans que l'argent ne rentre en jeu.
  • Le temple de Tirta Empul :
    Nous poursuivons notre route vers le temple de Tirta Empul. Un lieu magique qui cache des sources sacrées sorties du centre de la terre. Ces sources découvertes en 962 ont pour les balinais des pouvoirs magiques. Elles jaillissent en bouillonnant dans un grand bassin cristallin à l'intérieur du temple puis se déversent dans une piscine. Vous pouvez venir vous y recueillir, y déposer votre offrande, et vous faire bénir par les eaux sacrées. Le rituel consiste à s'immerger les cheveux à trois reprises sous chaque jet. Un moment chargé en émotion. Côme s'en est donné à cœur joie !
  • Le temple de Gunung Kawi :
    Notre journée s'achève par le temple de Gunung Kawi.
    Pour le rejoindre vous devez une fois de plus traverser une rue remplie de boutiques et échoppes de souvenirs. Je finis par baisser les yeux, et ne plus répondre aux exclamations espérant que mon calvaire s'arrête au plus vite.
    Pour rejoindre le temple il faut descendre 280 marches. Ce qui se fait plutôt bien. Une fois arrivés vous découvrez 10 candis (sanctuaires). Les candis sont des mémoriaux en forme de statues, taillés dans la paroi rocheuse et abrités dans des niches hautes de 8m. Selon la légendaire ils furent sculptés en une nuit par les ongles de Kebo Iwa.
    En fin de journée, le lieu est calme. La lumière rasante du soleil rend les sculptures mystérieuses. Ce site archéologique ne manque donc pas de charme car la roche détériorée par le temps nous plonge facilement dans une autre époque.

Ubud nous était annoncé comme le centre culturel de Bali. C'est d'ailleurs pour cela que les touristes du monde entier s'y pressent et que nous avons suivi le mouvement.
Notre ressenti a été mitigé, car la foule de touristes présents (je m'inclue bien sûr) gâche allègrement le plaisir. Et à la fois, il y règne une petite atmosphère de vacances, où tout est simple, et où tous les plaisirs " occidentaux " sont regroupés au même endroit. Peut-être ne suis je plus à l'aise avec mon attrait pour ses produits?

Il va falloir cependant que dans les années à venir cette ville se batte pour préserver son charme et son identité, car à ce rythme là le hameau d'artistes et d'artisans va devenir imbuvable.

Pour finir sur une note légère quelques affichettes glanées ici ou là dans les rues, à interpréter selon ses envies du moment !